
Ce Jeudi 15 Octobre 2015 s’est tenue une conférence au CEIM de Montréal (organisme à but non lucratif qui vise à identifier et à soutenir des projets d’entreprise à fort potentiel de croissance et de rentabilité) pour traiter du sujet du financement participatif, en accueillant la dernière étape du « Québec ULULE Tour » (soit l’intervention dans 7 grandes villes québécoises : Sherbrooke, Granby, Québec, Ottawa-Gatineau, Trois-Rivières, Lac-Mégantic, et Montréal). Pour ceux qui ne connaitrait pas (encore), ULULE est un site de financement participatif (crowdfunding en anglais) créé en 2010 par Alexandre Boucherot et Thomas Grange, qui est devenu en 5 ans le leader européen du financement participatif avec, à son actif, plus de 10 000 projets financés pour un montant global de 57M$ et une « communauté » de plus de 800 000 « Ululeurs ».
Dans le cadre de son internationalisation, Ulule a ouvert deux nouveaux bureaux, l’un à Barcelone et l’autre ici à Montréal. A cette occasion, un panel constitué d’Alexandre Boucherot, et d’autres invités (*) ont pu échanger sur l’intérêt et les caractéristiques du financement participatif.
A la question, pourquoi utiliser le financement participatif ? … très vite plusieurs raisons ont été présentées par Alexandre et François Bédard Directeur Ulule Canada.
Tester son produit / projet en situation réelle auprès du public.
Si on se réfère à l’approche Lean Start-up d’Eric Ries, qui insiste sur l’importance de valider ses hypothèses avant d’entériner un positionnement stratégique et d’investir massivement dans la finalisation et la promotion d’une offre, le fait d’exposer son offre à moindre coût et de collecter des « feedback » instantanés, représente un atout déterminant pour une entreprise.
Impliquer sa communauté
Comme le dit Simon Sinek dans son ouvrage (à lire absolument) « Start with Why », on achète avant tout le « pourquoi » des choses. Ainsi, tout entreprise se doit de nouer et développer une relation unique et privilégiée avec ses clients en les associant au plus tôt et de manière continue à la conception et au lancement des offres.
Elargir son public cible
Si vos produits ou projets se prêtent au financement participatif et que vos clients y souscrivent, il est fort à parier que vous en trouverez d’autres sur des plateformes telles qu’ULULE.
Financer simplement et rapidement son projet
Tous les projets n’étant pas finançables par les moyens dits traditionnels (prêts bancaires, levée de fonds, etc., il est vrai que le financement participatif a la capacité à combler un certain manque de la chaine de financement des projets et dont les modalités peuvent paraitre parfois moins contraignantes. Mais attention, il ne suffit pas de publier son besoin sur une plateforme de financement participatif pour collecter les fonds nécessaires. Il est impératif de définir une stratégie et un plan d’actions rigoureux pour se donner toutes les chances de réussite. Obtenir un financement, même « participatif » reste un acte commercial (comme lorsque l’on est face à un banquier ou un investisseur). Il faut séduire, convaincre …
Démultiplier sa capacité de financement
Avoir réussi une ou plusieurs campagnes de financement participatif, reste la meilleure démonstration du potentiel de votre produit ou de votre projet à mobiliser vos cibles, vos clients. Et donc cela constitue le meilleur argument, car factuel, pour convaincre les interlocuteurs d’autres sources de financement plus « institutionnels ». Imaginez la différence entre dire « je pense que mon produit répond à un vrai besoin » et « j’ai 300 personnes qui ont (pré)acheté mon produit ou soutenu mon initiative en quelques semaines.
On voit alors très clairement l’intérêt que peux revêtir ce mode de financement pour un large éventail de projets, même si, il est vrai, le financement semble se prêter plus facilement aux offres ou projets à destination du grand public.
Un autre point qui m’est apparu fort intéressant est le fait que ULULE ait choisi de s’implanter à Montréal.
Selon what is instagram spy Alexandre Boucherot, le choix est apparu évident du fait du caractère très international et multiculturel de la ville de Montréal où résident 120 communautés culturelles et où on y parle 75 langues différentes. 28 % de la population de la ville seraient d’ailleurs né à l’étranger. Montréal apparait donc comme une « terre d’expérimentation » de prédilection pour les entreprises françaises (et d’ailleurs) qui souhaitent tester et ajuster la dimension international de leurs offres.
« Terres d’expérimentation », humm, cela me rappelle le positionnement de la candidature de French Tech Val de Loire à laquelle a participé Arnaud Burgot, Directeur général d’Ulule (ils sont partout :-), et moi-même en tant que Président de Centre & Tic , avant de traverser l’Atlantique et d’atterrir dans cette belle ville de Montréal.
Avant que, Louis-Félix, notre modérateur puisse conclure les échanges, Samuel Rasseti, l’un des Ululeurs les plus actifs (ayant financé à lui seul plus de 220 projets) a exprimé son engouement pour le financement participatif qui, à ses yeux, représente une formidable opportunité de donner la chance à des produits, des projets (ou même des causes) décalés et/ou audacieux, qui sortent des « standards » et des impératifs de la rentabilité immédiate.
Une belle soirée qui s’est conclue autour d’un verre (ou même plusieurs) telle que le veut la tradition largement adoptée par l’ancien et le nouveau Monde.
(*) Membres invités du Panel
Louis-Félix Binette – Co-fondateur de f. & Co (modérateur du Panel)
Pierre Moisan – Conseiller Principal nouveaux médias au CEIM
Larry Cloutier – Directeur SAE – Développement PME – Banque Nationale
Stéphanie Guilbeault – Fondatrice de « Les tronches » et porteuse de projet sur Ulule